Heureux ou malheureux...

26/01/2021

Heureux ou malheureux...

L’essentiel est ailleurs, dans la découverte d’un autre champ.

Dans mon cheminement, autour des Sutras Yoga, je retiendrai, aujourd’hui, le 33ème du premier chapitre. En effet, le texte est divisé en 4 parties, dont la première (samadhi pada) est consacrée à décrire la finalité du Yoga :


« Il y a l'apaisement du mental grâce aux attitudes suivantes : l'amitié vis-à-vis des situations heureuses, l'empathie vis-à-vis des situation malheureuses, l'enthousiasme vis-à-vis des situations auspicieuses (favorables), l'absence de considération vis-à-vis des situations non-auspicieuses (non-favorables). » (1.33)


Patanjali, nous suggère ici, une attitude relativement constante face aux évènements de la vie, bons comme moins bons. Il nous propose de convertir nos sentiments de colère ou d’indignation en comportements moins toxiques. Il nous suggère de nous épargner de telles souffrances.
Mais il ne faut pas se méprendre, cette attitude ne caractérise pas un déni de réalité, mais la conséquence d’un changement de paradigme (point de vue). 
Patanjali, dans cette voie vers l'équanimité, ne nous encourage pas seulement à nous dire « après tout, ce n’est pas grave », et particulièrement lorsque c’est vraiment grave, mais il nous guide afin de ne plus systématiquement "cliver" le monde. 
Car le Yoga ne nie jamais la réalité objective des évènements heureux ou malheureux qui jalonnent nos vies. Simplement, il nous dit que l’essentiel est ailleurs, dans la découverte d’un autre champ. 
Afin d’illustrer ce propos, je dirais que le yoga nous pose la question : « Peut-on combattre une idée par son idée contraire ? ». Sans doute, même si nager à contre-courant risque d’être difficile et ne nous mettra jamais complètement à l’abri d’être à nouveau emporter. Ne serait-il, donc, pas plus judicieux de nous poser sur la rive ? 
Car passer du mal au bien, si c’est une bonne nouvelle, ne nous extrait jamais du processus lui-même puisque ce sont les 2 faces d’une même pièce. 
Ce changement de « point de vue » s’opèrera, donc, sur le chemin d’accès à notre centre (notre purusha). Car, en fonction des techniques et de la plus ou moins grande présence de constructions mentales et sensorielles, lors des pratiques, il y a plusieurs stades pour accéder à notre complète libération.
Dans certaines traditions, les asanas (postures) inversées, de type « viparita karini » (la chandelle), incarnent ce changement de paradigme.